Rhumatismes inflammatoires chroniques et désir de parentalité: que devez-vous savoir? Vous êtes atteint d’un rhumatisme inflammatoire chronique et vous souhaitez devenir parent. Quel est l’impact de cette maladie sur votre fertilité ? Sur votre grossesse ? Y-a-t-il des précautions particulières à prendre avant la conception ? Après l’accouchement ? Il est important de vous apporter des réponses et de pouvoir les partager avec votre partenaire. Le rhumatisme inflammatoire chronique diminue-t-il les chances de grossesse ?La fertilité des femmes et aussi des hommes souffrant d’un rhumatisme inflammatoire chronique est considérée comme normale. A noter toutefois que chez la femme atteinte de polyarthrite rhumatoïde, il peut y avoir un allongement du délai de conception. Rappelons que la fertilité (c'est-à-dire l’aptitude à concevoir un enfant) commence à diminuer dès 30 ans chez la femme. Cette baisse devient sensible après 35 ans et surtout après 40 ans. Pour les hommes aussi la fertilité diminue avec l’âge mais, plus tard, et de façon beaucoup moins marquée que chez la femme.
Y a-t-il un risque que l’enfant soit porteur de la même affection?- Les rhumatismes inflammatoires chroniques étant des maladies dues à de multiples facteurs, le risque que l’enfant développe la même affection que vous est très faible. Il existe certes un terrain génétique propice au développement des rhumatismes inflammatoires, mais aussi des facteurs d’environnement et de déclenchement qui jouent un rôle important.
La grossesse a-t-elle un impact sur la maladie?- La grossesse peut effectivement modifier le cours de la maladie, mais cela dépend du type de rhumatisme. - La polyarthrite rhumatoïde est souvent améliorée par la grossesse, notamment à partir du 2ème trimestre. - En cas de spondylarthrite ankylosante, il ne semble pas y avoir d’impact de la grossesse sur la maladie.
Le rhumatisme peut-il modifier l’évolution de ma grossesse?- Certains rhumatismes inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde et la spondylarthrite ankylosante n’ont pas d’influence négative sur la grossesse et ils n’entraînent pas plus de complications ni de malformations que ce qui est observé dans la population générale. - Globalement, pour la bonne poursuite de la grossesse, l’important est que la maladie soit stabilisée avant la conception.
Pourquoi faut-il prévenir son médecin d’un désir de grossesse?- Quand on est atteint d’un rhumatisme inflammatoire, il est très important de signaler un désir de grossesse aux professionnels de santé, notamment au rhumatologue, et bien évidemment à son médecin généraliste, car la grossesse doit être programmée.
Le principal problème qui peut se poser est celui du traitement.- Certains médicaments, comme les corticoïdes, peuvent être prescrits sans risque chez la femme enceinte. Mais ce n’est pas le cas des anti-inflammatoires non stéroïdiens qui ne doivent pas être poursuivis après le début du 6e mois de grossesse et, certains d’entre eux (dont les coxibs), sont même contre-indiqués dès le désir de conception. - Le méthotrexate, pour sa part, doit être impérativement arrêté au moins 1 mois avant la conception chez la femme et 3 mois chez l’homme, car on sait que ce médicament peut provoquer des malformations chez le fœtus. - En revanche, les biomédicaments dirigés contre le TNF-alpha peuvent, si nécessaire, être poursuivis au moment de la conception et pendant la grossesse. - Si le rhumatisme est très actif, il peut être conseillé d’attendre que la maladie soit stabilisée par le traitement avant d’envisager une conception. D’où l’importance d’utiliser une méthode de contraception efficace jusqu’au moment où une grossesse peut être envisagée.
Y a-t-il des précautions à prendre après l’accouchement?- Oui. Il peut y avoir une poussée de rhumatisme inflammatoire après l’accouchement surtout en ce qui concerne la polyarthrite rhumatoïde (PR). Ce risque de « rebond évolutif » de la PR après l’accouchement doit être pris en charge le plus tôt possible. D’où l’importance d’être suivi au plus prés pendant cette période par son rhumatologue. Dans certains cas, celui-ci pourra même décider de vous prescrire à nouveau votre traitement de fond juste avant l’accouchement. - Enfin, il faut savoir que l’inflammation provoque un état de fatigue qui peut venir s’ajouter à celui du post-partum, il peut alors être utile, dans certains cas, de recourir à des aides sociales afin de permettre une prise en charge de certaines tâches ménagères.
Et pendant l’allaitement ?- Certains médicaments passent dans le lait maternel et sont donc contre-indiqués en cas d’allaitement. Cette question est à aborder avec votre médecin.
Il n’y a aucune contre-indication à la grossesse lorsqu’un des futurs parents est atteint d’un rhumatisme inflammatoire chronique. Des précautions sont toutefois nécessaires. En particulier, il est important de programmer la grossesse et, une fois enceinte, et après l’accouchement, d’être suivie par son gynécologue et son rhumatologue. La section commentaire est fermée.
|
AuteurÉcrivez quelque chose à votre sujet. Pas besoin d'être fantaisiste, juste un aperçu. Archives
Mars 2018
Catégories |